La plupart des fraudes sont des usurpations d’identités, qu’il s’agisse d’individus, de personnes morales ou d’entités commerciales : un document falsifié, un interlocuteur convaincant … et voilà une entreprise flouée, souvent sans même s’en rendre compte. Dès lors que les entreprises victimes manquent de vigilance, c’est quasiment trop tard ! Le plus frustrant ? C’est que la majorité de ces fraudes pourraient être évitées, ou du moins contenues, avec une meilleure gestion des relations commerciales : clients, fournisseurs, partenaires.
On considère le plus souvent le risque client comme restreint aux impayés et aux risques de faillite. C’est effectivement une composante importante, d’autant que, selon l’assureur Allianz, en 2024, 58,8 % des entreprises ont été confrontées à la faillite d’un client, contre 49,6 % en 2023 et 32,4 % en 2022. Mais au-delà de ces aspects financiers, il y a aussi un enjeu de vérification d’identité, de vigilance renforcée et de culture du doute sain. Parce qu’une fraude bien ficelée passe souvent là où on baisse la garde. Et c’est justement cette vigilance du quotidien qui fait toute la différence.
Le risque client n’est pas ce que vous croyez…
En réalité, la notion de risque client est beaucoup plus large englobant d’une part, le risque de non-conformité en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme et, d’autre part, le risque de fraude.
Savoir avec qui l’on travaille constitue la base de toute relation commerciale. Le devoir de vigilance est essentiel pour conduire les activités en toute sérénité. C’est la philosophie de deux principes clés : KYC (Know Your Customer) et KYB (Know Your Business).
KYC : un devoir permanent de surveillance
Le KYC consiste à s’assurer qu’une entité connaît tous ses clients et leur intégrité, grâce à des contrôles, et en particulier de preuves d’identité, de justificatifs de domicile ou de documents officiels (extraits kbis). Le KYC est un processus continu : toutes les données concernant les clients doivent être mises à jour en permanence en fonction de l’évolution des législations et des niveaux de risques. C’est le principe de la « remédiation KYC » (nettoyage des bases de données de clients), qui peut (et doit), bien sûr, être automatisé.
Rappelons que, dans certains secteurs, en particulier financier, l’approche KYC est obligatoire : la directive européenne UE 2015/849, entrée en application en juin 2017, qui régule le système financier européen et le secteur de la banque, prévoit des sanctions significatives en cas de non-conformité des procédures et des réglementations.
KYB : un rempart efficace contre le blanchiment et le financement du terrorisme
Le KYB est le pendant du KYC pour les relations d’affaires (fournisseurs, partenaires, associations…). Les principes sont similaires pour les deux approches. Pour le KYB, la vigilance repose sur la vérification d’identité, la collecte d’informations sur les entités concernées (structures juridiques, représentants légaux…) et les bénéficiaires effectifs.
Si, sur le principe, les approches KYC et KYB sont simples, leur mise en œuvre ne peut s’improviser.
Concrètement, le processus repose sur six étapes :
- Collecter les informations : celles-ci doivent être exhaustives, de manière à éviter les éventuels points de vulnérabilité. N’oublions pas qu’il suffit d’un seul client ou partenaire dont l’intégrité n’aura pas été contrôlée pour créer une brèche de non-conformité, initier une fraude ou participer à une opération de blanchiment ou de financement du terrorisme.
- Vérifier les données collectées : l’authenticité des documents fournis par les clients, les fournisseurs et les partenaires doit être validée, surtout face à des intelligences artificielles capables de produire des faux documents qui paraissent authentiques. Selon une étude d’In Banque, plus de 20% des Français de moins de 35 ans reconnaissent avoir falsifié des documents pour des démarches bancaires.
- Analyser les risques : certaines catégories de clients, de fournisseurs ou de partenaires doivent faire l’objet de vigilances particulières, en fonction de leurs secteurs, de leur pays d’origine, des structures juridiques complexes ou de leur historique. Il est pertinent de créer une échelle de risque, même simplifiée (risque bas, moyen, élevé).
- Mettre à jour les informations : par définition, les données recueillies ont une durée de vie limitée. Il convient donc de les actualiser, de façon automatisée, car il n’est guère pertinent de gérer ce lourd processus chronophage de façon manuelle, même avec le recours aux bases de données officielles (registre du commerce, sanctions internationales, listes des personnes politiquement exposées…).
- Détecter et alerter : l’efficacité d’un processus de KYC / KYB repose sur sa capacité opérationnelle à détecter tous les éléments suspects ou inhabituels susceptibles de créer des préjudices (fraude, non-conformité, tentative de blanchiment, suspicion de financement de terrorisme…) et à alerter, en temps réel, les différentes parties prenantes afin qu’elles prennent les bonnes décisions.
- Archiver : l’ensemble des informations collectées ainsi que les transactions associées à chaque client/partenaire/fournisseur sont conservées (dans un espace sécurisé), dans le respect des législations en vigueur : directive AML, RGPD. Cet archivage est indispensable pour mener à bien des audits ou des investigations en cas de non-conformité ou de fraudes. Il s’agit de garantir la transparence, la traçabilité et l’explicabilité.
Pas de gestion efficace du risque client sans technologie
Un processus efficient de KYC et de KYB est donc extrêmement complexe. En effet, il faut à la fois gérer des stocks d’informations, des flux de mises à jour, des volumes énormes de transactions en temps réel et de stockage, des périmètres divers et en constante évolution. Le tout en temps réel et en évitant tout écart par rapport aux obligations de conformité. Cela nécessite des ressources humaines, financières et organisationnelles qu’il est possible d’optimiser avec de technologies pointues (intelligence artificielle, Big Data, cloud, CRM, Machine Learning…) qui s’intègrent aux systèmes existants.
Des fonctionnalités alignées sur les besoins de KYC/KYB
Dans ce domaine, les apports des solutions d’AP Solutions IO sont multiples, par exemple :
- L’automatisation de l’ensemble du processus de détection afin de faciliter la gestion des alertes.
- La détection instantanée dès l’entrée en relation d’affaires et, de manière périodique, sur l’ensemble de la base de tiers (personnes physiques et morales).
- L’automatisation du dispositif de remédiation des données, en les filtrant au travers de millions d’informations.
- La mise à jour quotidienne des différentes listes, avec un criblage de l’ensemble des bases de clients.
- Une technologie d’intelligence augmentée afin d’identifier et noter le niveau de risque en attribuant des scores.
- Un paramétrage de différents scénarios pour s’adapter aux spécificités des activités et des métiers (finance, e-commerce, assurance, mutuelles…).
KYC et KYB : un puissant levier compétitif
Mettre en place et optimiser des processus de KYC et de KYB peut paraître contre-productif, car très contraignant et consommateur de ressources (humaines, financières, technologiques…). C’est, au contraire, un formidable levier d’amélioration de la compétitivité. Cela se traduit concrètement par :
- Une amélioration de la relation client/partenaires/fournisseurs : un processus fluide et digitalisé de KYC/KYB rassure toutes les parties prenantes dans les relations d’affaires.
- Une réduction des risques de fraude, de blanchiment et de financement du terrorisme, grâce à un contrôle d’intégrité des clients, partenaires et fournisseurs.
- Un gain de temps et d’efficacité opérationnelle : l’automatisation de la remédiation KYC/KYB diminue les risques, accélère les prises de décisions et garantit la conformité réglementaire.
- Une accélération business : être conforme ouvre la porte à des partenariats avec des acteurs réglementés, notamment à l’international. KYC et KYB favorisent les relations commerciales plus sûres et plus durables.
- Une réduction des coûts de non-conformité, en évitant les amendes ou sanctions coûteuses en cas de contrôle.
- Un renforcement de la gouvernance, avec une meilleure connaissance des parties prenantes, y compris les bénéficiaires effectifs.
Ne laissez aucune place à l’incertitude dans vos relations d’affaires. Grâce à l’intelligence augmentée d’AP Solutions IO, détectez les risques, automatisez vos contrôles et restez conforme en toute simplicité.