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KYT : quand la Regtech optimise la vérification des transactions

Dans un contexte de pression réglementaire toujours plus forte, la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT) impose aux organisations une vigilance de tous les instants. Cette démarche repose sur une combinaison d’actions complémentaires : sensibilisation et formation des équipes, adaptation des processus internes, intégration de technologies dédiées, et surveillance continue des flux financiers. Au cœur de ce dispositif, trois piliers s’imposent comme incontournables : KYC (Know Your Customer), KYB (Know Your Business) et KYT (Know Your Transactions). 

KYC, KYB et KYT : complémentaires… mais indissociables 

Si les deux premiers reposent essentiellement sur l’analyse des clients et des fournisseurs, dont les identités sont mises à jour régulièrement, le troisième se focalise sur les flux de transactions en temps réel, afin de détecter les anomalies. Leurs objectifs sont donc différents et complémentaires :  

  • le KYC consiste à vérifier l’identité des individus (personnes physiques) avec lesquels une entreprise entre en relation. Il s’agit de s’assurer, dès l’entrée en relation d’affaires, que le client est bien celui qu’il prétend être et de comprendre son profil de risque. C’est une obligation règlementaire pour de nombreux secteurs, et pas uniquement la finance. 
  • le KYB est le processus de vérification de l’identité et de la légitimité des entreprises ou personnes morales avec lesquelles une entreprise souhaite établir une relation commerciale. Une partie du processus KYB inclut des vérifications KYC sur les bénéficiaires effectifs et les dirigeants clés de l’entreprise. Le KYB empêche les relations avec des fantômes, les fraudes corporatives, la corruption, le blanchiment d’argent, via des structures d’entreprise complexes, et le financement d’activités illicites. Il vise à s’assurer que l’entreprise cliente ou partenaire est légitime et ne présente pas de risques significatifs 
  • le KYT établit une surveillance continue des activités transactionnelles pour détecter et prévenir les crimes financiers en temps réel (blanchiment, fraude). 

Détecter les transactions suspectes en temps réel 

Concrètement, le KYT (Know Your Transactions) consiste à analyser les transactions financières en les confrontant aux profils de risque des parties prenantes et aux comportements habituels. Grâce à des technologies avancées, notamment l’intelligence artificielle, il devient possible de repérer en temps réel des signaux faibles ou des anomalies qui pourraient trahir une activité suspecte. 

Parmi les situations typiquement détectées par le KYT, on peut citer : 

  • Des montants ou des fréquences inhabituels : par exemple, un client habitué à des transactions modestes et régulières qui commence soudainement à envoyer ou recevoir des sommes très importantes. 
  • Des provenances ou destinations à risque : comme une entreprise qui, sans lien commercial évident avec un pays classé à haut risque, commence à y transférer ou en recevoir des fonds de manière répétée. 
  • Des schémas de transactions suspects : cela peut inclure le recours au smurfing, une technique consistant à fragmenter des montants pour rester sous les seuils de déclaration. Par exemple, plusieurs dépôts de 9 000 euros juste en dessous du seuil réglementaire de 10 000 euros. Le KYT permet également de repérer des montages complexes avec des flux circulant entre plusieurs entités sans logique économique claire, souvent utilisés pour dissimuler l’origine des fonds. 
  • Des liens avec des entités malveillantes connues, en rapprochant les transactions d’informations issues des bases de données de listes noires et de sanctions. 

Et tous les secteurs sont concernés : 

  • Dans le secteur des jeux en ligne, les opérations inhabituelles peuvent inclure des dépôts massifs ou répétés sans activité de jeu réelle, l’utilisation de comptes multiples liés à une même IP ou des comportements automatisés simulant une activité normale. 
  • Dans l’immobilier, des paiements fractionnés, des transactions à des prix anormaux ou des achats/reventes rapides sans logique économique, …. 
  • Dans le courtage, les opérations atypiques incluent des transferts entre clients sans justification, des mouvements sur comptes dormants, des souscriptions ou rachats rapides de produits complexes, et l’usage de comptes tiers pour faire transiter des fonds. 
  • Dans l’assurance, les opérations suspectes incluent des versements ou rachats précipités sans justification, des changements de bénéficiaire peu avant un sinistre, ou des indemnisations vers des comptes tiers non liés contractuellement à l’assuré.  
  • Dans le secteur du e-commerce, le KYT se révèle tout aussi précieux, notamment pour repérer le blanchiment via des transactions commerciales. Par exemple, un site qui affirme vendre des vêtements mais enregistre des paiements largement supérieurs à la valeur de ses articles, ou dont la majorité des transactions proviennent de pays à haut risque, peut éveiller les soupçons. Dans ce cas, le KYT contribue à identifier les plateformes qui servent de façade à des activités illégales, souvent sous couvert d’une activité commerciale légitime. 

Finance, e-commerce, cryptomonnaies : le KYT peut tout voir ! 

Le KYT ne se limite pas aux transactions financières classiques. Il joue également un rôle clé dans l’univers des cryptomonnaies, où l’anonymat et la rapidité des échanges compliquent souvent les contrôles. Grâce à l’analyse en temps réel, il devient possible de tracer des fonds illicites, par exemple lorsqu’une transaction entrante provient d’une adresse de portefeuille associée à un piratage ou à une opération de ransomware. Dans ce cas, le KYT permet de bloquer les fonds concernés ou de générer une alerte pour enquête complémentaire. Autre scénario fréquent : un utilisateur envoie des cryptomonnaies vers un mixer, un service qui brouille les pistes en mélangeant les fonds pour en masquer l’origine, puis reçoit de l’argent d’une adresse différente. Ce type de comportement, révélateur d’une tentative de dissimulation, peut être automatiquement signalé comme potentiellement suspect. 

Dans le secteur du e-commerce, le KYT se révèle tout aussi précieux, notamment pour repérer le blanchiment via des transactions commerciales. Par exemple, un site qui affirme vendre des vêtements mais enregistre des paiements largement supérieurs à la valeur de ses articles, ou dont la majorité des transactions proviennent de pays à haut risque, peut éveiller les soupçons. Dans ce cas, le KYT contribue à identifier les plateformes qui servent de façade à des activités illégales, souvent sous couvert d’une activité commerciale légitime. 

Pas de KYT sans automatisation 

Parmi les trois piliers de la conformité LCB-FT, le KYT (Know Your Transactions) est sans doute le plus complexe à maîtriser. Et ce, pour plusieurs raisons. 

D’abord, contrairement au KYC (Know Your Customer) et au KYB (Know Your Business), qui reposent sur des éléments d’identification relativement stables (des individus, des entreprises, des documents officiels), le KYT porte sur des flux. Des mouvements financiers souvent éphémères, dont la durée de vie peut se compter en secondes. Tracer une transaction en temps réel est bien plus complexe que de vérifier une pièce d’identité ou un extrait Kbis. 

Ensuite, le KYT s’inscrit dans une logique de surveillance continue. Là où le KYC et le KYB interviennent majoritairement au moment de l’entrée en relation, le KYT couvre l’ensemble du cycle de vie de la relation d’affaires. Il impose donc une vigilance permanente, bien au-delà des contrôles initiaux. 

Enfin, la volumétrie change totalement la donne. Une entreprise ou un particulier génère des centaines, voire des milliers de transactions bien plus qu’il n’a d’identités ou de justificatifs. La masse d’informations à traiter rend impossible toute supervision manuelle. 

C’est pourquoi le KYT repose nécessairement sur des technologies d’automatisation et d’analyse intelligente. L’approche doit être dynamique, capable de détecter des signaux faibles et des comportements atypiques à grande échelle. Contrairement au KYC ou au KYB, qui peuvent s’appuyer sur des vérifications ponctuelles, le KYT exige un pilotage en temps réel, constamment alimenté par les données et les algorithmes. 

KYC, KYB, KYT : une vision à 360° de la conformité 

C’est tout l’intérêt des RegTech : proposer des solutions capables d’automatiser intelligemment les processus de KYC, KYB et KYT. Ces trois approches doivent impérativement fonctionner de concert pour garantir une lutte efficace contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, tout en assurant une conformité réglementaire robuste. Difficile, en effet, d’analyser un client ou un partenaire sans prêter attention à ses transactions… et inversement, suivre des flux financiers sans prendre en compte les entités qui les génèrent n’aurait que peu de sens. 

Seule la technologie permet aujourd’hui de créer ce lien entre les piliers de la conformité, en orchestrant l’ensemble de manière fluide, cohérente et en temps réel. C’est précisément ce que propose une solution comme AP Monitoring. En complément d’AP Scan et d’AP Scoring, elle assure une surveillance continue des opérations jugées suspectes ou atypiques. Grâce à un moteur d’intelligence augmentée performant et à des scénarios personnalisables en fonction des activités et des typologies de transactions, elle permet de détecter des signaux faibles avant qu’ils ne deviennent des problèmes.

Concrètement, AP Monitoring repère de manière proactive ce qu’un traitement manuel ou une analyse a posteriori laisserait facilement passer. Mais surtout, elle ne se contente pas de regarder les transactions en silo : elle les met en perspective avec les profils clients. En croisant les données issues d’AP Scan (identification des personnes politiquement exposées, présence sur des listes de sanctions, pays sensibles…) et les niveaux de risque définis par AP Scoring, elle crée un système de vigilance à 360°, totalement aligné avec les exigences réglementaires modernes. 

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Optimiser la vérification des transactions grâce à la RegTech est donc avant tout une question d’alignement, d’automatisation intelligente et d’anticipation.

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